Je pense à toi, cher ami, tout comme à Pierre il y a quelques jours, et je sais de quoi je parle, car la camarde a été gourmande envers ma famille et mes amis, en 2017 et en ce début 2018.
Le 4 septembre 1847, mon ami Victor a écrit ce bouleversant poème à Villequier. Dans le premier instant, fou de douleur, s'adressant à Dieu, il se révolte:
Je sais que vous avais bien d'autre chose à faire
Que de nous plaindre tous
Et qu'un enfant qui meure, désespoir de sa mère
Ne vous fait rien à vous.
Puis, un peu plus calme, il constate:
Je sais que le fruit tombe au vent qui le secoue
Que l'oiseau perd sa plume et la fleur son parfum
Que la création est une grande roue
Qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu'un
Puis, redevenant humble malgré sa douleur:
Je viens à vous, Seigneur, confessant que vous êtes
Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant !
Je conviens que vous seul savez ce que vous faites
Et que l'homme n'est qu'un jonc qui tremble au vent
Seigneur, je reconnais que l'homme est en délire
S'il ose murmurer
Je cesse d'accuser, je cesse de maudire
MAIS LAISSEZ- MOI PLEURER.
Oui ! Pleure mon grand ami, je pleure avec toi. Il n'y a pas de honte à ça et ça fait du bien.
Ton grand